Le Cirque - Tableau
Identification
Le Cirque
Tableau
Person
SEURAT Georges-Pierre
- ForenameGeorges-Pierre
- NameSEURAT
- Birth date1859
- Place of birthParis
- Death date1891
- Place of deathParis
- Biographical noteGeorges Seurat était le pionnier du mouvement Néo-Impresssionniste de la fin du 19ièmesiècle. Il est l'exemple de l'artiste qui s'est basé toute sa vie sur la science des couleurs et des lignes.
On se rappelera de lui pour sa technique du pointillisme (analyse des couleurs dans leurs composants), ou encore divisionnisme (juxtapposer des petites points de couleurs pures dans le but de former une couleur principale.)
Georges Pierre Seurat naquit à Paris en 1859, dans un milieu bourgeois. Son père, un fonctionnaire, était un homme solitaire, ce dont son fils a également hérité.
En 1877, il s'inscrit à l'école des Beaux-Arts. Son professeur était un disciple d'Ingres, qui l'a fortement influencé, ainsi que Rembrandt, Francisco de Goya et Puvis de Chavannes.
Ses études seront interrompues par son service militaire à Brest, où il a fait des nombreuses esquisses de bateaux, de plages et de la mer.
Il lisait et étudiait les lois du mélange optique formulées par Chevreul, Charles Blanc, O.N. Rood, et les effets psychologiques de la ligne découverte par Charles Henry, un savant anglais.
Rentré à Paris, Seurat s'est consacré à maîtriser l'art du schéma noir et blanc et commence à peindre en 1882. Il achève en 1884 "Une Baignade en Anières", son premier des 7 grands tableaux, que le jury refuse.
Il participe alors à la formation de la "Société des artistes indépendants", ouvert sans jury ni récompenses et prend alors la tête du mouvement Néo-Impresssionniste qui réunit entre autres Signac, Cross, Angrand, Luce et pendant un certain temps Pissaro.
Après deux ans de travail concentré et systématisé, il termine"Un Dimanche d'été à l'Ile de la Grande Jatte". C'est l'oeuvre principale capitale de Seurat et était la pièce principale de l'exposition, mais aussi du Néo-Impressionnisme. Dans cette composition les contrastes de l'ombre et la lumière sont admirablement répartis dans l'espace. Le tableau donne une atmospère de dignité monumentale à travers l'arrangement équilibré des éléments et des figures.
A partir de 1885, Seurat se verrouille dans son studio à Paris, pendant les mois d'hiver, travaillant à un grand tableau. Puis il passe les mois d'été dans un des ports de Normandie, tels que Honfleur, travaillant à des petits tableaux, moins complexes.
Seurat n'a jamais été un homme social et au cours de la dernière année de sa vie il a coupé pratiquement tous les liens avec ses amis.
En été, le peintre est à Graveline, où il fait une série de paysages et met en projet "Le Cirque" qu'il montre non achevé au 8ième Salon des Indépendants.
Le Dimanche de la paume, il meurt subitement pendant l'exposition, à l'âge de 31 ans, d'une angine.
Dans sa toute courte vie, Seurat a produit 7 grands tableaux qui constitueraient la majeure partie de sa vie, 60 plus petites, des dessins, 500 schémas et de nombreuses esquisses, ce qui est très peu nombreux, en raison de sa mort précoce et de l'énorme labeur qu'entraînait son procédé.
Georges Seurat était un homme digne et réservé, dans sa tenue comme son caractère. Un ami l'a surnommé une fois "Le notaire", à cause de son caractère sérieuse et intense, des éléments qu'on retrouve aussi dans ses tableaux.
Signac tristement concluait: "Notre pauvre ami s'est tué par trop de travail."
Auteur
; Peintre
Period, dating
1891
Place
Carpentras
Category
Peinture
Institution/Department
Musée du Calvaire
Material and Technique
Huile sur toile
Measurements
Hauteur en cm : 185
; Largeur en cm : 152
Iconographic description
Pour mieux accrocher la lumière et supporter les superpositions, Seurat utilisait de la peinture à l'huile. Tout le tableau est constitué de petits points de couleur pure.
Pour éveiller l'imagination du spectateur, Seurat utilisait un découpage arbitraire. Le spectateur ne connaît pas tout le spectacle.
Si on regarde l'écuyère il s'agit d'un point de vue contre-plongée, mais si on se fixe sur le clown sur l'avant-plan on se sent supérieur, donc d'un point de vue plongée.
Il n'a pas tellement de perspective dans ce tableau parce que toute la scène est abordé par la toile cirée, débouchant dehors du cirque. Il organise les différents plans des ses compositions à travers une profondeur qui ne sera pas suggéré par un effet de perspective, mais par l'évidence de la perception.
Sur l'avant-plan on voit le clown, sur le deuxième plan on voit le cheval et l'écuyère et sur l'arrière-plan se trouvent les spectateurs et les tribunes.
Dans ce tableau on voit très bien l'application des théories de Charles Henry et Charles Blanc sur la dynamique des lignes. La construction de la composition mais aussi des visages est en effet dominée par les lignes ascendantes, synonymes de gaieté et d'agitation. De fait, Seurat a multiplié les diagonales partant d'en bas à gauche pour arriver en haut à droite, à commencer par la silhouette de l'écuyère. C'est le cas aussi pour la rambarde blanche, la position de M.Loyal, le corps du cheval, le rideau de scène et le ruban jaune tenu par le clown au premier plan. La position inclinée de l'écuyère, qui ressort d'autant plus que l'arrière-plan est parfaitement structuré par des lignes orthogonales, suppose la rapidité de la cavalcade et nous entraîne autour de la piste.
Les teintes brillantes comme le jaune et les lignes s'élevant de l'horizon evoquent la gaieté, la joie. Cet aspect d'ordre est interrompu par la piste ovale et les artistes qui s'y trouvent dedans?
Nul peintre, ne fit l'écuyère plus légère. L'élégance des arabesques des figures sur la piste contrastent avec la rigidité des verticales et des horizontales et l'immobilité des spectateurs. Le mouvement de la cavalière est contrebalancé par le mouvement du clown au centre de la toile.
Selon un principe cher au mathématicien Charles Henry, un contemporain de Seurat, l'expressivité des couleurs est en harmonie avec celles des formes. La bordure bleue fait ressortir par contraste la clarté de la palette dominée par le jaune et le blanc, alors que les rouges et orangés considérés comme "dynamogènes" compensent l'effet "inhibiteur" du bleu des zones d'ombre et des contours. l'Expressivité des lignes et des couleurs s'accorde parfaitement à la scène représentée tout en mouvement. Le coloris est un peu ingrat à cause de la mort précoce du peintre. La piste et les acteurs "du Cirque" sont en couleurs rouges et jaunes tandis que les spectateurs sont dans une tonalité générale de jaune et de violet.
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Il est fort probable que Seurat ait représenté dans ce tableau "le Cirque Medrano", anciennement "Cirque Fernando", où il a passé des nombreux soirs et fait des esquisses, avant de commencer le tableau.
"Le Cirque" est presque un plagiat. Ainsi le clown effectuant un salto est directement repris d'une image, seulement renversé, de l'affichiste Chéret. Quant à la conception globale, Seurat l'a pris d'une affiche anonyme pour "Le Nouveau Cirque" renversant l'ecuyère et le cheval.
En mars 1891, Seurat envoie "Le Cirque" au 8ième Salon des Indépendants dans un état non terminé et puisque le peintre meurt subitement pendant l'exposition, "Le Cirque" restera inachevé.
Seurat a voulu représenter dans ce tableau, le spectacle du cirque, la gaieté de l'événement. A cette époque le cirque servait à détendre les gens, mais ce tableau n'a rien de détendu, et est plutôt solide et immobile dans une lumière métallique.
Des peintres temporels comme Degas et Toulouse-Lautrec, se sont inspirés par le même "Cirque Medrano", mais avec leurs propres techniques.
La figure étant toute seule sur le premier rang, avec le chapeau en soie, est le peintre Charles Angrand, un ami de Seurat.
"Le Cirque"est le travail le plus baroque que Seurat a jamais peint. D'une éducation classique et inspiré par Delacriox, Seurat a montré plus d'attention à la composition "du Cirque" au lieu des Impressionnistes qui utilisaient des traçages doux et irréguliers. Il admire les Impressionnistes, mais déclare q'il va recommencer tout ce qu'ils ont fait. Des Impressionnistes, il retiendra leur impossibilité de ces peintres à rendre les couleurs réelles de la nature.
On voit dans cette oeuvre une mise en pratique de règles théoriques tirées d'ouvrages scientifiques. Seurat avait lui-même souligné l'influence de ses lectures, en particulier du critique d'art et historien Charles Blanc sur la puissance expressive des lignes.
Seurat avait la faculté innée de prendre les choses à leur source. Ainsi "Le Cirque" est un excellent exemple du Néo-Impressionnisme où on voit que le mélange intuitif est abondonné et avec lui la valeur, càd le mode le plus personnel de l'Impressionnisme. Ici, la structure domine le thème et la composition remplace l'improvisation. Seurat voit dans le Néo-Impressionnisme un parcours et procédé obligatoire.
Pour chacune il fait un grand nombre d'esquisses et des dessins sur des planchettes.
L'oeuvre de Seurat est presque entièrement dans les musées américains. Si "Le Cirque" est dans le Musée d'Orsay, c'est qu'un américain John Quinn l'a donné à la France.
Son principal supporter était Félix Fénéon, qui publiait beaucoup d'articles sur Seurat et son mouvement.
Par la rigueur de son oeuvre et la pertinence de ses concepts, Seurat a ouvert la voie au fauvisme et cubisme.
Historical associations
Collection privée
QUINN John
- NameQUINN
- ForenameJohn
1924
Exhibition
Paris, salon des artistes indépendants 1891
Location status
Non exposé
Object number
2001.1.24
Other number
Ancien numéro : Bx M 8169 bis
; Inv. A. FOURCAT : 328
; N° système v6 : 4173
Number of objects
1
Number of parts
1
Facets
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